TE 'ŌRERO

opus 59

*

*

L'ORATEUR

Là je vous dis :

''Au revoir Au revoir

pour la millième fois

et rebonjour rebonjour toujours''

Inaudible et caché

j'ai tenté de démontrer qu'il existait

un chemin hors de l'Illusion.

Ce faisant j'ai failli vous asphyxier.

Pardon frères humains en quête de moments heureux,

je ne veux pas être un trouble-fête ...

Que chacun remonte sa pente

et que chacun se perde et se trouve !

Aimons nous les yeux bandés 

et débandés, au choix !

Rien ne va servir de nous appesantir .

Levons nous pour danser ,
et à chacun de nos gestes

lançons avec nos mains

des signaux gratuits de jouissance !

Hilare j'accueille ce soir la terre entière 

sous la tente géante de ce cirque

Ils virevoltent les acrobates au dessus de nos têtes ...

Or , suffisante et gourmande une tortue maintenant s'approche ,

prétendant pouvoir seule arbitrer leur danse !

'' Amon décès'', dit-elle, ''que l'on construise
avec ma carapace   une cithare

pour déchaîner un tourbillon de bonté !''

La méchanceté dans les coins de la salle de bal

bombarde la légereté immémoriale du présent deshabillé .

Le pauvre rêve de bière et de boudin,

le riche a peur d'être taxé.

Chacun dans la conversation déverse

des sermons plein de fausseté

où les crimes sont d'avance pardonnés ...

Pour les preuves il faudrait des procès ,dit on

 ....beaucoup d'argent à dépenser

Un jury qui ne méprise pas les clowns

embarassés  par trop de serieux
pour témoigner.

La simplicité était dédaignée

dans les miroirs on ajustait les perruques .

( version 2 du 22 janvier 2015 de l'opus 1075 en rapport avec l'opus 59 : TE 'ŌRERO )